Doubs

Morteau

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Morteau

Doubs, aux portes de la Suisse

47° 03′ 28″ nord, 6° 36′ 25″ est

À trente kilomètres au nord de Pontarlier, le val de Morteau occupe un synclinal limité par des reliefs montagneux culminant entre 1 100 et 1 300 mètres d’altitude. Placé à quelques dizaines de mètres au-dessus du niveau de la rivière, un fond de vallée marécageux confère son nom au site de Morteau (Mortua Aqua).
Le nom de Morteau est cité pour la première fois en 1105. Les actes prouvent que le prieuré de Morteau existe alors, qu’il est connu comme un établissement dépendant de l’abbaye de Cluny et qu’Hugues de Durnes est son Prieur. L’histoire de Morteau et de sa terre a commencé.
La seigneurie est limitée par la Suisse, l’abbaye de Montbenoit, et les domaines de la maison de Montfaucon. Une communauté s’installe autour du prieuré et des villages s’établissent dans le val. Une charte est éditée en 1188 : elle dicte les droits du prieur. Pour les habitants, elle pose des limites à leur exploitation et interdit de gager les habitants pour les dettes du prieur et seigneur, ils sont mainmortables. Un château défensif existait au Mondey : il est incendié par les troupes françaises vers 1476 et ne sera pas reconstruit. À la fin du 16ème siècle, la famille Cuche bâtit un hôtel particulier dans le style renaissance, l’actuel château Pertusier (musée d’horlogerie). La famille Fauche bâtit également un hôtel particulier en 1590 ; Jean-Jacques Fauche de Domprel sera prieur de 1614 à 1662 et archevêque de Besançon. Le bâtiment endommagé dans l’incendie de 1683 est racheté et restauré par le prieur François Joseph de Grammont.
En 1600, les 12 000 habitants du val sont affranchis. Le val de Morteau, peu armé, mal défendu n’échappe pas aux destructions dues au passage de troupes du Duc de Saxe Weimar en 1639.
En 1650, alors que Jean-Jacques Fauche de Domprel est prieur, la voûte de l’église s’effondre. Elle sera reconstruite en étoile dans la tradition du gothique flamboyant : la clé représente en son centre les armes du prieur et tout autour les blasons des cinq quartiers du val de Morteau qui ont pris part aux travaux : la Grand’Ville, Grand-Combe, Montlebon, Villers-le-Lac et les Fins. Au début du 18ème siècle, les habitants de la Grand’Ville sont brouillés avec les moines : un jugement du parlement de Besançon leur donne le droit de partager l’église et d’avoir leur autel et leur curé, ce qu’ils font.
La Révolution rend les biens d’église à ses habitants mais les bâtiments ne sont pas en bon état et les moines vivent pauvrement. En 1791, l’hôtel particulier du prieur, acquis par la ville comme bien national, devient la maison commune. En 1946, un violent incendie ravage l’intérieur du bâtiment : il conserve cependant sa façade Renaissance et accueille aujourd’hui l’hôtel de ville.
En parallèle, la ville se développe et on voit apparaître au début du 18ème siècle les premiers horlogers. Pierre Bobillier acquiert une belle notoriété à Besançon et Augustin Simonin s’installe dans la Grand-rue à Pontarlier. Vers la fin du siècle, ils sont de plus en plus présents.
L’horlogerie devient une source de revenus importante pour les habitants du val, mais en 1836, à Morteau, le conseil municipal évoque la déperdition de l’horlogerie à cause des problèmes douaniers et constate avec peine que le cinquième de la population est indigent. Malgré l’opposition de l’administration des douanes, la municipalité trouve un appui auprès du préfet du Doubs pour créer une école d’horlogerie. Elle accueille une quarantaine d’apprentis, dont dix, « pris dans la classe pauvre jouissent de la gratuité ». Cette école a quand même eu le temps de former des horlogers comme les Wetzel qui vont donner avec d’autres une impulsion qui encouragera d’autres entrepreneurs à venir travailler à Morteau. La ville continuera par la suite cet enseignement. Pendant plus d’un siècle, la ville sera le fleuron de l’horlogerie française : cette activité est toujours présente de nos jours même, bien que moindre que  par le passé. Le 16 décembre 2020, l’Unesco inscrit l’horlogerie et la mécanique d’art au patrimoine de l’humanité.
Impossible de ne pas parler de la qualité de la charcuterie de Morteau et surtout de sa saucisse. Forte de son passé prestigieux et de son décor naturel la ville peut maintenant se tourner aussi vers le tourisme : n’hésitez pas à prendre le départ pour la boucle de randonnée proposée en parallèle de l’itinéraire de ViaCluny.fr.

L'ancien prieuré clunisien, aujourd'hui mairie

L'ancien prieuré clunisien, aujourd'hui mairie

Le château Pertusier

Le château Pertusier

Voûte de l'église

Voûte de l'église

Clé de voûte présente dans l'église

Clé de voûte présente dans l'église

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